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Encore des préjugés sexistes dans l’appréciation des femmes managers… américaines
Une étude intéressante est parue dernièrement dans le magazine Forbes* sur l’appréciation des femmes managers dans l’univers professionnel aux États-Unis. Elle montre de réels préjugés envers les femmes managers « énergiques » et « affirmées ». Une telle femme est perçue comme moins compétente qu’un homme qui possède les mêmes traits de caractère.
Les habitudes et l’inconscient
Les auteurs de l’étude apportent une première explication à ce constat : nous sommes tous sujets à des associations – parfois culturelles – gérées par notre inconscient, un peu comme des « raccourcis cognitifs » qui nous font gagner du temps. Ces raccourcis sont souvent pertinents : on associe, par exemple, le fromage avec le vin sans même y penser, comme par réflexe. Ou le fromage avec le pain.
Ces associations inconscientes peuvent être issues de notre propre expérience, de notre vécu, de notre entourage, de notre culture, mais aussi des stéréotypes véhiculés par exemple par les médias, le cinéma, voire les clichés culturels (les français et la baguette de pain !) qui peuvent être éloignés de la réalité. De telles associations peuvent générer des préjugés « implicites », malgré nous.
Ces derniers peuvent devenir prégnants si nous n’y prenons pas garde, et se transformer chez certains en préjugés explicites dans la « vraie » vie (sexisme, racisme,…).
Les interactions froides ou chaudes
Nous pouvons catégoriser nos interactions avec le monde en 2 modes : froid et chaud.
En règle générale, nous évoluons en mode « interaction froide » : nous sommes réfléchis, posés. C’est biologiquement notre cortex préfrontal – la zone de notre cerveau en charge du raisonnement logique – qui est alors sollicitée. C’est dans ce mode qu’un manager est efficace, qu’il prend des décisions pertinentes, qu’il analyse une situation avec compétence.
Lorsque nous sommes sujets à des émotions, nous basculons en mode « interaction chaude » : c’est l’amygdale qui prend le dessus dans notre cerveau. Avec une pensée plus rapide, nous sommes alors sujets aux réactions immédiates, aux automatismes.
Or ces automatismes font souvent majoritairement appel aux préjugés implicites, et privilégient l’émotionnel à l’analyse des faits.
Fantasmes ou agressivité
De fait, c’est là que le jugement intervient dans l’appréciation des managers femmes. L’autorité n’est pas associée dans notre inconscient au sexe féminin, mais reste attachée à l’image du mâle. Une femme manager affirmée va éventuellement être l’objet de fantasmes ou être perçue comme agressive, en tout cas associée à des stéréotypes qui vont tendre à la faire passer comme moins compétente.
Dans les mêmes conditions l’homme va paraître, lui, rassurant, dominant la situation.
Cette différence significative révèle un véritable préjugé sexiste qui complexifie la tâche aux femmes devant faire preuve de leadership au quotidien.
Pour autant, soyons rassuré(e)s : cela concerne les femmes… aux États-Unis.
*Gender Bias Is Real: Women’s Perceived Competency Drops Significantly When Judged As Being Forceful, Forbes
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