Bien-être au travail : attention aux « émotions passives » !

Il nous arrive de partager un fou rire : quelqu’un de notre entourage commence à rire et celui-ci se propage, enfle, envahissant toutes les personnes présentes. C’est souvent un bon moment, parfois plus difficile à gérer (cela peut survenir de façon inopportune, comme lors d’un enterrement par exemple), mais c’est toujours incontrôlable.
Il n’y a pas que les émotions positives qui sont contagieuses : comme le tabagisme passif touche l’entourage du fumeur, certaines « émotions passives » peuvent gagner l’équipe et la polluer.

Des réponses ancestrales aux émotions

De même que la nicotine affecte le fumeur passif, les émotions transmises par notre milieu, nos proches, nos collaborateurs,… peuvent nous toucher. Des chercheurs ont ainsi montré que la seule vision d’un collègue stressé déclenche chez nous la production de cortisol, l’hormone du stress.
Il faut rechercher les causes de ces émotions passives dans notre cerveau reptilien : c’est le stress d’un individu qui DOIT se transmettre au groupe pour des raisons de sécurité et de survie. S’il a vu un prédateur et est stressé, il communique son stress et chacun est ainsi sur ses gardes et plus vigilant.

Il en va de même du rire, de la peine,… qui génèrent des émotions passives. Ainsi, la peine d’un collègue peut nous affecter et entraîner une dépense d’énergie considérable pour effectuer une tâche qui nous est pourtant familière.

Les managers et les émotions passives

Les conséquences des émotions passives impactent directement l’équipe et son entourage. Comment aboutir au bien-être dans son travail en étant affecté par un « stress passif » ? Voilà une des nombreuses questions qui concernent directement le manager.

C’est ainsi que la recherche du bien-être au travail n’est pas une quête solitaire et qui ne dépend que de soi : elle passe nécessairement par le bien-être du collectif. Pour être bien dans son travail, chacun tire avantage à ce que les autres se sentent bien également.

Un élément triste ou stressé dans une équipe peut ainsi « polluer » l’ensemble de celle-ci, impacter le bien-être et la productivité de tous : il est impératif pour le manager d’intervenir rapidement auprès de cette « source négative ».

Un entretien en tête-à-tête permet d’isoler les raisons de ce mal-être en toute confidentialité, puis de rechercher des solutions propres à chaque situation.
Qu’il s’agisse de stress dû au travail (les objectifs fixés à chacun sont-ils bien clairs ? la situation économique en termes de ressources humaines est-elle tendue ? un événement s’approche-t-il : changement de management, nouvelles mesures prises par la direction, déménagement… ?), ou une tristesse d’ordre personnel (une séparation, un deuil…), c’est au manager d’investiguer et de gérer avec efficacité et tact.

Nombre de craintes sont souvent injustifiées et relèvent d’un manque d’informations : c’est la part de leader du manager qui est sollicitée pour rebooster le membre de l’équipe concerné et ne pas laisser la situation dégénérer.
Mais le manager doit aussi mobiliser l’équipe dans sa globalité : chaque membre du collectif doit être attentif à ces signaux faibles que renvoient les émotions passives, et y répondre de façon positive, dans l’intérêt de tous, à commencer par son intérêt propre.