Internet : e-réputation et droit à l’oubli

Être ou ne pas être… sur Internet ? Vous ne vous posez plus la question ! Vous y travaillez votre e-réputation, soignez votre fiche LinkedIn et communiquez où il le faut et quand il le faut à propos de votre équipe et de vos succès. En clair, vous peaufinez votre visibilité sur le web.

Certes, mais… en faisant le point sur votre présence sur la Toile, voilà que vous découvrez ce commentaire désobligeant, ce photomontage douteux… Une intervention d’un inconnu, d’un ancien collaborateur, voire d’un concurrent vous affecte beaucoup, vous qui cultivez avec tant d’énergie une image de sérieux.

Or, on le sait, les informations publiées sur Internet ont une fâcheuse propension à être inscrites dans le marbre. Que faire ? Agir !

Remarque : Attention cependant à la liberté d’expression ! Tout contenu ne vous plaisant pas n’est pas forcément destiné à être retiré du web.

Vous n’êtes pas démuni face à ce problème. Le droit à l’oubli est de votre côté : mais comment procéder ?
Deux options s’offrent à vous (elles ne s’excluent pas nécessairement) :

• la suppression directe des éléments contestables sur les sites qui les présentent
• leur déréférencement des moteurs de recherche.

Suppression des éléments contestés

La première chose est de prendre contact avec le responsable éditorial du site qui vous mentionne. Ses coordonnées figurent, pour un site français, dans les mentions légales du site.

Des formulaires de contact sont souvent présents sur les sites, si une adresse mail n’y figure pas.

L’éditeur du site peut en effet être de bonne foi, et s’engager à supprimer un article, une photo, mais aussi un commentaire destiné à vous nuire. En effet, même s’il n’est pas responsable des commentaires publiés sur son site, il supprimera généralement, à votre demande, un contenu vous portant atteinte.

Au -delà, la responsabilité de l’hébergeur du site est également engagée. S’il n’est pas tenu de surveiller les sites web qu’il héberge, il peut agir si vous le saisissez.

À l’issue de ces procédures, vous pouvez vous retourner vers les moteurs de recherche pour demander la suppression des contenus incriminés de leurs bases de données. Car un contenu supprimé d’un site reste disponible sur les moteurs. Des procédures distinctes existent alors suivant les moteurs de recherche : vous pouvez bien sûr apparaître à la fois sur Google, Bing, Yahoo…

Pour Google par exemple, rendez-vous à : https://www.google.com/webmasters/tools/legal-removal-request

Une procédure existe également si vous contestez un contenu sans avoir pu le faire supprimer d’un site : le service juridique de Google est alors saisi.

Bien sûr, pour les cas graves ou s’opposant manifestement à la Loi, un dépôt de plainte est toujours possible.

Déréférencement

Le déréférencement s’effectue directement auprès des moteurs comme nous l’avons exposé ci-dessus.

Attention : si votre demande est acceptée, les moteurs ne vous déréférenceront que dans votre pays (décision du Conseil d’État rendue le 27 mars 2020).

Manifestez-vous sur le Net !

Vous pouvez obtenir un droit de réponse sur le site considéré : profitez-en. Soyez circonspect et factuel, faites éventuellement un peu d’humour pour dédramatiser et rendre anecdotique l’attaque dont vous êtes l’objet, c’est une technique très efficace.

Attention à ne pas en faire trop : si vous multipliez les échanges de commentaires avec la personne qui vous incrimine, vous faites vivre la page web qui les héberge, et risquez de faire monter sa popularité auprès des moteurs. Cette page sera alors de plus en plus visible auprès des internautes : c’est l’inverse du but recherché !

Mieux vaut justement utiliser des sites tiers et, précisément, multiplier les messages positifs et travailler ainsi votre e-réputation.