Avec ses grands yeux ébahis et sa couleur rouge pétant,…
L’intuition, on s’y fie ou on s’en méfie ?
Lors d’une séance de coaching, Vincent, Responsable de service, m’évoque une situation vécue : “Lorsque je recrute, j’ai, bien entendu, des critères objectifs au travers desquels je sélectionne les candidats. Mais à l’issue des entretiens, seul et au calme, je me laisse toujours un temps “suspendu”. Je ferme les yeux, je ne pense plus à rien, j’écoute mes ressentis et généralement c’est l’évidence : je “sais” très clairement quel candidat je vais choisir”.
Comme Vincent, nous avons tous à un moment ou à un autre, fait l’expérience de l’intuition, cette perception venant du plus profond de nous-mêmes, qui brusquement nous éclaire sans passer par la case “raison”. Nous l’avons écoutée ou au contraire, nous l’avons muselée.
Mais qu’est ce que l’intuition finalement ? Selon le Larousse, c’est une “connaissance directe, immédiate, de la vérité, sans recours au raisonnement, à l’expérience”. Au travail, se fier à son intuition peut sembler délicat voire dangereux. Parler de vos intuitions peut vous faire passer aux yeux de certains, pour quelqu’un de pas très fiable. Or, loin d’être magique, l’intuition existe véritablement. Ses mécanismes neuronaux ont été mis en évidence par les techniques d’imagerie cérébrale et l’on sait même comment elle surgit dans notre cerveau.
Concrètement, l’intuition est une alliée précieuse, notamment lorsque l’incertitude paralyse notre prise de décisions. Dans un quotidien professionnel fait de changements permanents sans vision claire de ce qui nous attend, savoir s’écouter, ressentir, laisser de la place à nos émotions facilite, à condition que l’on s’y autorise, le passage à l’action.
Il n’est pourtant pas question de passer à la trappe le cartésien. Intuition et rationnel ne sont pas ennemis mais complémentaires. L’intuition nous guide et l’analyse rationnelle vient en confirmation, pour conforter nos choix. Dans les années 1970, Henry Mintzberg, chercheur en stratégie et management, écrivait : « Le manager efficace ne choisit pas entre les approches analytique et intuitive des problèmes, Il utilise les deux. »
Pour moi, l’intuition nécessite un peu de temps (quelques minutes suffisent) afin de se reconnecter à soi et de s’écouter. Personnellement, étant une lève (très) tôt, c’est le calme du petit matin qui constitue l’espace le plus propice à la prise de recul.
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