Le prix Goncourt vient de couronner un nouvel auteur, rappelant…
Manager à distance en temps de Coronavirus
Cette période mouvante, stressante et incertaine n’est clairement pas adaptée à un travail serein. Néanmoins, il faut bien avancer. Et d’ailleurs s’accorder sur le point que travailler, même en ce moment, permet de garder un repère stable dans un quotidien compliqué.
Oui mais voilà cette période de télétravail s’est imposée au manager sans possibilité de préparation – ni de lui ni de son équipe. Qu’il soit ouvert au travail à distance ou plus réticent, le manager a dû – et doit – faire avec. Avec un paramètre supplémentaire : la totale inconnue de la durée de ce confinement, et donc l’obligation de « naviguer à vue », à court terme.
Manager les individualités de l’équipe…
À distance, il est de fait difficile de manager une équipe et non une somme d’individualités. Ne serait-ce que parce qu’effectivement, le manager doit gérer de façon personnalisée ses collaborateurs, chacun appréhendant le confinement de façon différente des autres. Certains célibataires, se retrouvant seuls chez eux, peuvent mal vivre ce retrait du monde du jour au lendemain. Mais cela peut aussi être le cas d’autres collaborateurs, que la perspective de vivre 24h/24 avec conjoint(e) et progéniture dans un petit appartement n’enchante pas forcément ! Avec, bien sûr, ceux pour qui ça ne pose aucun problème…
Bref, le manager ne peut tirer aucune généralité de la situation, et doit prendre des nouvelles de chacun, et pas seulement par e-mail. Nous avons déjà vu en effet (cf mon article « Focus sur le management à distance ») que l’échange écrit et purement factuel manque d’une dimension affective. Or cette dimension est nécessaire pour déceler si tout va bien pour son collaborateur, s’il appréhende bien ses objectifs, si son engagement est intact, s’il est stressé, déprimé, débordé ou à l’aise… autant d’aspects plus faciles à gérer en présentiel.
Il est donc impératif de développer des rendez-vous réguliers et programmés en vidéoconférence – ou au moins téléphoniques – avec chaque membre de l’équipe pour faire le point. Mais au-delà, pour un échange informel qui sort du cadre professionnel, moment qui permet de « prendre le pouls » de chacun, et de discerner un subit manque d’implication par exemple, symptomatique d’un possible mal-être qui se développe. L’autonomie accordée à chacun n’est pas un abandon derrière son clavier…
Notez l’importance de programmer ces rendez-vous : ce sont autant de points de repère qui vont aider le collaborateur à structurer son emploi du temps.
…et l’équipe comme entité
C’est aussi une équipe qu’il s’agit de manager ! À distance, il est toujours possible de cultiver l’esprit d’équipe. Là aussi, la technologie et les vidéoconférences peuvent avoir du bon. Pourquoi ne pas organiser une pause-café virtuelle à heure fixe ? Ou un apéro/jus de fruits en after-work !
Toutes les techniques pour conserver du lien sont les bienvenues. Ce sont des moments de convivialité à organiser pendant les heures de bureau : il ne s’agit pas d’être intrusif dans la vie personnelle de chacun, vie qui est déjà suffisamment compliquée en temps de confinement.
Attention notamment à ne pas déclencher des vidéoconférences trop fréquemment : chaque collaborateur doit disposer de son temps pour avancer le plus sereinement possible sur ses tâches en cours.
En conclusion et pour aller plus loin
Un télétravail efficace repose sur la confiance. Mais le manager doit aussi composer ici, de façon inédite, avec l’enfermement de ses collaborateurs. Il faut donc judicieusement doser ses interactions pour qu’elles deviennent des moments efficaces mais aussi conviviaux. Moments pendant lesquels le manager saura mieux appréhender l’état d’esprit de chacun.
Des rendez-vous uniquement dédiés à la convivialité du groupe sont d’excellents vecteurs de renforcement de l’esprit d’équipe. Ils impriment des phases de détente – et/ou d’expression, si importante en cette période emplie d’incertitudes – dans la journée de travail. Ils réinjectent du lien social en cette période de désocialisation imposée.
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