Le prix Goncourt vient de couronner un nouvel auteur, rappelant…
Savoir manager quand son N+1 se trompe…
Vous en êtes déjà certainement persuadé : le statut de chef ne rend pas infaillible ! Une fois cette évidence rappelée, il s’agit de savoir comment réagir lorsque manifestement votre N+1 a tort.
Prenez vos responsabilités !
C’est bien sûr délicat, mais expliquer à votre N+1 qu’il se trompe peut être une opportunité pour votre carrière : vous n’êtes pas comme ces collaborateurs qui courbent l’échine sans rien dire !
Ne pas s’exprimer, c’est paraître agréable, éviter les conflits, se faire apprécier… Mais en l’espèce c’est aussi emprunter une mauvaise voie qui peut altérer l’efficacité de l’équipe : perte de temps, démotivation, les conséquences peuvent être lourdes pour l’entreprise.
De plus, c’est se trouver en terrain miné : ne jamais rien dire, c’est accumuler des sentiments négatifs, des tensions qui peuvent, sur le long terme, affecter votre travail et votre vision de l’entreprise.
Savoir habilement expliquer à votre N+1 qu’il se trompe, c’est remettre l’équipe en ordre de marche, et votre N+1 le sait : il vous en saura gré lors de votre prochain entretien d’évaluation. Et savoir exposer votre opinion, avoir le courage de la défendre sera porté à votre crédit : l’entreprise n’est pas un monde de « bisounours », il est normal que les idées y soient débattues et que des opinions divergentes y cohabitent. C’est aussi la richesse de l’équipe, et de l’entreprise.
Soyez sûr de vous !
C’est un impératif : soyez d’abord sûr que la voie que votre N+1 propose n’est pas, selon vous, la bonne.
Prenez le temps de la réflexion
Ne réagissez jamais à chaud : accordez-vous 2 à 3 jours de réflexion pour approfondir plus avant son idée. En avez-vous cerné tous les aspects, disposez-vous de toutes les informations pour vous faire un avis circonstancié ? Car si votre chef est à ce poste de responsabilités, ça n’est pas par hasard.
Méfiez-vous notamment des idées qui semblent iconoclastes : elles sont parfois les plus riches en opportunités ! (voir mon article « La créativité au travail : un axe de l’innovation en management ? » présentant « l’esprit Mac Gyver »).
Si un doute persiste dans votre esprit, adoptez une démarche qui paraît simpliste mais s’avère très efficace : écrivez sur une feuille de papier une colonne des « POUR » et une des « CONTRE » l’idée de votre boss. Cela peut vous aider à faire le point. Attention, passez-y suffisamment de temps : par principe, la colonne des « POUR » est pour vous plus difficile à remplir.
Cette phase de réflexion permet également de s’extraire d’un avis « réflexe » : pour beaucoup, le cadre professionnel est le microcosme qui renforce les craintes, les tensions de la société en général. Il est facile de critiquer l’entreprise, ses supérieurs, de reporter sur eux les peurs ou ressentiments de la vie quotidienne. « Encore quelque chose qui ne va pas fonctionner, du temps perdu… » pensez-vous. Ce peut être un avis « réflexe » dont il faut s’écarter, et sortir de la spirale qui entretient cet esprit contre-productif.
Adoptez une démarche volontaire
Être sûr de vous, c’est aussi affirmer clairement vos idées, et écarter toutes les discussions qui débuteraient par « Je ne sais pas si c’est une bonne idée », « Il faudrait peut-être y réfléchir ». Après l’étape précédente, vous avez un point de vue étayé sur la question, ne minimisez pas votre démarche. Optez pour une formulation du type « Je pense que… ».
Sachez être positif
Vous avez préparé quelques chiffres et/ou quelques idées force qui appuient votre avis. Inutile d’être exhaustif : ne conservez pour votre raisonnement que les points les plus marquants, ceux qui vont faire mouche. Ne préparez pas 10 pages d’arguments : préférez concision et efficacité.
Choisissez le bon moment pour parler à votre N+1 : il doit s’agir d’un entretien en tête à tête. Hors de question de lui apporter la contradiction lors d’une réunion par exemple : évitez tout contexte qui pourrait le rendre mal à l’aise. Votre démarche mérite qu’il accorde quelques minutes de son temps, il en sera certain à l’issue de votre entretien.
Pour cet exercice, la forme compte évidemment beaucoup. Vous êtes certes volontaire, mais ne devez pas être arrogant, ou vous présenter comme un simple contradicteur. Votre démarche est un bien pour l’équipe et pour l’entreprise.
Idéalement, vous avez associé à vos arguments des pistes d’action, pour proposer des idées constructives et pas seulement un avis négatif.
Vous pouvez utiliser quelques techniques de communication pour appuyer votre point de vue. La PNL (Programmation Neuro Linguistique) par exemple, peut s’avérer un outil utile à une discussion constructive.
Attention à maîtriser les limites de l’exercice !
Votre N+1 ne veut rien savoir ? C’est lui le boss, vous devez faire avec cette réalité. D’ailleurs il dispose peut-être d’informations qui vous sont inconnues… Réaffirmez qu’il vous semblait important de défendre votre point de vue, et n’insistez pas, vous risqueriez de le braquer.
Si vous êtes toujours aussi sûr de l’erreur à l’issue de cet entretien, vous n’êtes probablement pas le seul. Discutez-en avec des collègues. Attention à ne pas mener une fronde au sein de l’équipe, gardez toujours l’intérêt de l’entreprise en ligne de mire, rien ne pourra vous être ainsi reproché ultérieurement.
Et n’oubliez jamais votre intérêt propre : cette idée vaut-elle le coup d’affecter votre carrière ?!
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